jeudi 16 mai 2013

Bribes de jardin...

Je ne sais pas si c'est parce qu'il fait un peu plus gris et frais dans les régions du nord et dans celles de l'est mais je suis toujours en admiration devant les beaux jardins qu'on y voit . Ni trop grands, ni trop petits, ils mêlent en harmonie de mignons faux acacias aux feuilles en cœur, des branches ensoleillées de forsythia, de discrètes pensées et des pommiers du Japon. Le géranium qui tombe en guirlandes des balcons y est un art parce que je ne connais nul autre endroit où on le cultive avec autant de talent. La pelouse est bien verte, reposée par de longues nuits de fraîcheur étoilée et de lune pensive. Les habitants aiment cacher au milieu de cette générosité végétale de jolis objets tantôt fait d'un sobre aluminium qui dispense ses formes souples et épurées, tantôt clins d’œil à un folklore un peu suranné qui rend hommage à Blanche Neige ou à la faune des sous-bois.
Les jardins sont un petit monde à eux tout seuls. On dirait qu'on les assemble comme des puzzles, petit bout par petit bout, en leur ajoutant chaque jour un nouveau détail qui les rendra uniques.

Les jardins me font du bien. Leur abondance de chlorophylle, d'ombre et de lumière me fait me sentir vivante. Alors je soigne le mien comme un bien précieux, comme un onguent aux vertus inédites, comme un alcool aux effets oniriques... 
 

Tantôt je l'expose pour faire des envieux, ouvert aux quatre vents des saisons et des pluies, bousculé par les bourrasques, échevelé par les nuages, noyé par les averses. Tantôt je le cache comme un secret, tout luisant de rosée et fragile sous la caresse des premiers rayons du matin.


Je veux le meilleur pour lui. Et pour lui, j'ai de l'ambition, de l'orgueil, de la jalousie. Je l'entretiens à la manière d'un amant exigent, avec passion et démesure. Je le câline comme un enfant capricieux à qui l'on cède, avec tendresse et soumission.




Depuis le début du printemps je prends soin de lui pour qu'il remplisse les fenêtres de beauté. Oui, parce qu'il se dégage une beauté, simple et émouvante, de cet arbre qu'on voit grandir, de cette tige frêle et volontaire qui contrarie la brise d'un soir d'été, de cette lumière versatile qui glisse sur les fleurs comme une caresse.

A la recherche d'objets rares, j'ai puisé mon inspiration un peu partout : ici je crée un tableau romantique avec un ruban Liberty et un arrosoir couleur mer d'Iroise ; je retrouve là la terre cuite du sud mêlée aux gris bleu vert des aromatiques ; j’introduis un soupçon de rusticité champêtre avec un panier tressé débordant d’œillets de poètes et de reines-marguerites. Je suis fière parce que mon jardin a fini par ressembler à celui dont je rêvais, distribuant ses parfums de géraniums, de seringas, de chèvrefeuille, de jasmins et de lilas et je le me laisse envoûter par lui, à l'heure où chantent les oiseaux, comme si je contemplais un rêve...









Beaucoup d'éléments de décoration viennent de Jardiland. L'affichette en ardoise est signée "Les Jardins d'Ulysse" dont j'ai adoré la collection de cet été. Les céramiques sont l’œuvre d'une artiste allemande dont vous pouvez consulter le site ici!

mardi 14 mai 2013

Photos de vacances... enfin!


Les cerisiers en fleurs


Une vallée idyllique

Jeu de reflets

Fleurs de printemps

A l'ombre du saule

La maison des invités à la ferme!

Le coquet jardin de notre hôte

Lumières du soir

Quand tombe la nuit...

lundi 13 mai 2013

Derniers coups d'aiguille avant le départ!

Bien sûr, avec les vacances qui arrivaient et la précipitation pour préparer les valises, je n'avais pas eu le temps de vous montrer mes dernières petites créations de couture.
Il me fallait des vêtements de mi-saison, facilement portables dans un cadre champêtre et pas trop fragiles pour les petits bras qui veulent explorer les sources fraîches, caresser la mousse des sous-bois ou gambader dans les prés où paissent les vaches!
Mon choix s'est donc porté sur une petite veste en polaire jaune pour Croquembouille. La polaire est coupée à cru ; ce qui rend ce modèle hyper facile et hyper rapide à confectionner. J'aime bien la polaire car elle se suffit à elle-même ; on n'a pas besoin de multiplier les couches de vêtements pour un petit garçon déjà en proie aux bretelles et autres harnais en tout genre!

Ensuite, il me fallait quelques petits pantalons confortables et faciles à porter en voyage. J'ai opté pour le tissu marin rayé que j'adore, à la fois souple et douillet, en suivant le patron du petit sarouel des Intemporels pour bébé. Après quelques fantaisies ajoutées ça et là et un petit appliqué thermocollant, ça donne cela :
Bouton béret de moussaillon cousu sur un gros-grain rouge et blanc










Le col est doublé de popeline écossaise


Petits détails : bouton "Petit Lu" pour fermer le col et motif thermocollant "chalutier"



mardi 7 mai 2013

Le Désamour

Coloriage mère et enfant
Je ne savais pas qu'on pouvait ne pas aimer un enfant.
J'ai eu pendant plusieurs jours le spectacle de ce désamour et voir Brin d'Osier dans cette situation m'a brisée.
Il a joué et ils l'ont regardé, les yeux habités d'une indifférence glaciale, à la lisière du mépris et de l'agacement.
Il a parlé et ils ne l'ont pas écouté, comme s'il était absent de leur espace, comme s'ils croisaient un inconnu.
Il a été poli et ils n'ont pas entendu, ni ses mercis, ni ses au revoir, ni ses s'il te plait.
Il a ri et ils ont ignoré sa joie d'être un enfant et leurs visages figés dans leur masque de sévérité ont insulté son bonheur.
Il a cherché à exister à leurs yeux, en bien d'abord, puis en mal et il a fini par les conforter dans leur jugement endeuillé d'indulgence et de gentillesse.

Je suis sa maman. Je n'ai pas accepté de laisser cette injustice s'installer et s'insinuer dans le royaume de confiance, d'estime et d'ambition que l'on construit jour après jour l'un avec l'autre. J'ai senti que l'édifice allait se fissurer, laissant entrer un doute mortifère et fatal.
Alors je l'ai dit. J'ai juste dit ce que je voyais. Calmement. Sans agressivité. La voix brisée par l'immense peine qui me torturait déjà. Mais dignement. Avec la volonté de laisser parler la raison avant l'émotion. En habituée de la rhétorique et de l'analyse des discours et de leurs enjeux, j'ai utilisé tout ce que savais sur la manière de modaliser son propos, de le rendre convaincant, de temporiser et d'obtempérer, de respecter l'autre dans sa pensée.

J'ai dit que Brin d'Osier était différent de d’habitude et qu'il était littéralement hors de lui depuis trois jours et on a pincé les lèvres d'un air entendu.
J'ai dit que Brin d'Osier était en avance du point de vue psychomoteur et on m'a répondu qu'on n'avait rien vu de ce dont je parlais.
J'ai dit que Brin d'Osier était doué d'une merveilleuse curiosité et d'une mémoire étonnante et que la vie à ses côtés était d'une grande richesse et on m'a dit qu'on avait plutôt constaté qu'il avait régressé à cause de mon omni-présence.
J'ai dit que Brin d'Osier savait faire beaucoup de choses tout seul et on m'a assurée qu'il était désespérément dépendant de moi.
J'ai dit que Brin d'Osier avait plein de connaissances et on l'a testé en mettant à l'épreuve son intelligence à grands renforts d'exercices et d'interrogations.
J'ai dit à Brin d'Osier qu'il avait le droit de se défendre et qu'il pouvait refuser de prendre part à cette guerre mesquine et malsaine et il m'a répondu du non le plus sérieux du monde, du haut de ses trois ans de courage et d'orgueil, comme s'il lui fallait faire encore ses preuves pour se faire aimer de ses geôliers . Et cette violence faite à sa naïveté m'a fait profondément mal.

J'aurais pu claquer la porte. Par respect pour lui. Par respect pour toutes les valeurs que je défends au nom d'un idéal : faire de lui un homme heureux capable de donner du bonheur et capable de faire des choix. Peut-être était-ce ce qu'on attendait de moi. De celle qui sait trop ce qu'elle veut, de celle qui ose remettre en cause les vertus de l'école, de celle qui prétend éduquer un enfant en le couvrant d'amour, de câlinerie et d’indulgence, de celle qui bouscule les idées reçues et qui idéalise l'enfance sous toutes ses coutures.
Je me suis dit, tiens bon, ils attendent de te voir tituber puis sombrer dans le gouffre de la colère ; ils attendent que tu t'égares dans les aigus, les yeux enflés de larmes refoulées ; ils attendent que tu cèdes à la folie hystérique qui s'empare des mères indignées.
J'ai tenu bon. Par fierté. Ils m'ont poussée à me justifier et je l'ai fait, comme une presque noyée se débat pour tenir la tête hors de l'eau.

Je me demande ce qu'on peut faire de pire à une mère que lui montrer que son enfant n'est pas digne d'être aimé...

lundi 6 mai 2013

Oulala....

Chose promis, chose due... Je vous avais dit que je posterais dimanche soir ; je l'ai fait... 
Vous avez du vous dire : ben, qu'est-ce qui lui est arrivée, à Maman Griotte, pendant ces vacances? Soit-disant qu'elle a avalé de grandes goulées d'air frais, soit-disant qu'elle s'est épanouie comme une fleur de cerisier, et elle nous laisse sur notre faim... Rien que des promesses de prairies idylliques, de parfums printaniers, de liberté enivrante mais il n'y avait bien d'ivresse que dans les mots! Et encore, distribués avec parcimonie voire avarice comme la copie laborieuse d'un élève paresseux ou mal inspiré... Beaucoup moins prolixe que d'habitude, Maman Griotte... D'accord, depuis que Croquembouille s'est mis à la purée, les horaires de la maison ont changé et la disponibilité de la maîtresse de maison. Compte tenu qu'il faut 72 minutes pour manger 150 grammes d'une mixture amoureusement préparée avec légumes de la première fraîcheur et féculents tout nouveaux tout bios, il faut bien vous dire que le nombre de lignes quotidien va cruellement décroître...
Oui, parce que la diversification - dont je me souvenais que c'était une étape à franchir sans aucune peine contrairement à l'allaitement - eh bien ça n'a pas l'air gagné! Croquembouille s'est mis en tête que ce n'est pas une cuillère de bouillie qui fera concurrence à une bonne tétée digne de ce nom, juste à température, servie à volonté et offrant toute la diversité de la carte d'un restaurant étoilé au Michelin. Du coup, grève de la petite cuillère, vigoureusement soutenue par la petite bouche qui se ferme dès que s'approche l'ustensile. Ensuite, le sourcil se lève d'un air triomphant et me jauge du genre : "alors qu'est-ce que tu dis de ça?" Je vous passe le tartinage des bretelles  du cosy qui rend folle la maniaque que je suis, la pomme de terre qui remonte sur les narines et qui sèche sur place et qui fait pleurer le jeune homme quand on veut le débarbouiller sans compter le sol de la cuisine qui fait les frais de ce petit désastre culinaire...


Bref, tout ça pour dire que, en plus de la brièveté du post sur mes vacances, il n'y avait pas une seule photo!!! Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé! Quarante-cinq minutes de bidouillage en tout genre pour les insérer au message, un florilège d'insultes jetées à la face de mon Fujitsu puis de Mozilla quand Mister Perfect m'a désigné le vrai coupable, un sachet de Magnésium Booster avalé en urgence pour calmer les palpitations de mon cœur et toutes sortes de vilaines choses reprochées à mon époux, resté placide comme en toutes circonstances et dont le seul souci était de veiller à ce que l'ordinateur familial ne rende pas l'âme à cause d'un coup de poing malheureux de Madame...
Bon, je vous les montre, ces photos, et vous verrez que beaucoup d'endroits en Allemagne sont très éloignés des clichés dont on nous a abreuvé à grands coups de pluies acides et de sidérurgie!
(...)
Bon, ben, j'ai réessayé et rien ne marche! Impossible d'insérer mes photos... Je reste calme surtout... Je vous les garde en réserve... Je vais faire sécher ma lessive au soleil et prier Mister Perfect de sauver mon blog, faute de quoi je ne laverai plus jamais ses chaussettes au retour des vacances et avec un argument pareil je suis sûre que ça va marcher...
 

dimanche 5 mai 2013

Des vacances outre-Rhin

C'est un endroit qui ressemble à ces paysages dont on rêve et dont on aimerait qu'ils existent pour toujours. On y respire le parfum du sous-bois et du champignon frais. Le matin, la brume cerne d'une frange vaporeuse le haut des montagnes puis le paysage se met à vivre, fourmillant d'hirondelles, d'abeilles et de vent dans les arbres. Les cerisiers  sont blancs au printemps et disséminent dans l'air de douces effluves de sucre et de miel. Les fermes sont belles, cossues et paisibles au milieu des prairies. 
C'est dans cet endroit que Maman Griotte a passé ses vacances. Un endroit qui me fait rêver depuis de nombreuses années. Il y a eu Peter et Heidi et la couverture du livre que je lisais petite et qui me faisait rêver de cimes enneigées, d'alpages et d'odeurs lourdes du foin qui sèche au soleil.
Il y a eu des études d'allemand qui m'ont permis de comprendre la culture germanique et de me passionner pour elle : de  Brecht à Nolde, de Grass à Zweig, de Böll à Handke et de Hannah Schygulla à Pina Bausch.
Il y a eu quelques amours de vacances qui m'ont fait goûter à l'art de vivre d'outre-Rhin, à cette impalpable Gemütlichkeit qui n'a pas d'équivalent dans notre langue mais qui évoque un mélange de chaleur joyeuse, d'appartenance à une même communauté dans une atmosphère cosy et sereine.

La vie à la ferme, avec vue sur une vallée idyllique, verte de prairies grasses et  blanche de fruitiers en fleurs a été une merveilleuse parenthèse. J'ai marché sur les chemins pendant que les garçons faisaient la sieste sous la garde efficace des ronflements de leur papa. J'ai rempli mon corps de ces odeurs de terre, de forêt et d'étable, du murmure de la fontaine et de la brise qui faisait frissonner le saule. J'ai écouté le bruit des bêtes et je me suis repue de toute cette vie simple et pleine de vérité, cette vie sans fard qui courbature le corps et qui fait dormir d'un sommeil salvateur, cette vie faite de liberté, de grand air et de rituels au fil des saisons.

Le départ a été lourd comme un chagrin. C'est ainsi depuis que je suis toute petite. Partir me tue. C'est comme un rêve qui s'achève et je n'ai jamais assez mûri pour guérir de ces larmes de départ. 
Mais on y retournera, Mister Perfect nous l'a promis..


vendredi 3 mai 2013

I'm back!

Je reviens, promis, demain, dimanche au plus tard, vous raconter mille et une choses, des bonheurs, des chagrins, des bribes de nuages, des parfums d'ailleurs, des recettes facétieuses et des confidences émues...
J'ai hâte de vous retrouver ; vous me manquez ; je vous promets d'être plus bavarde que jamais!
Encore deux ou trois lessives, quelques heures de Calor et de Schpiiit de vapeur sur les jean's de Mister Perfect, un coup de tondeuse Playmobil dans mon jardin de lutins, un bouquet de tulipes pour faire soupirer la maison qui renaît et c'est reparti!
Peut-être à un rythme un peu moins soutenu qu'avant les vacances parce que je me rends compte que je me mets parfois un peu la pression avec ce rendez-vous quotidien mais plus joyeuse que jamais de retrouver la plume!