lundi 17 juin 2013

Au pays de Blanche-Neige...


 

Vous allez peut-être croire qu'en cette fin de lundi, je vais vous raconter comment s'est déroulé mon week-end - escapade dans la fraîcheur des sous-bois, lumière voilée caressant la mousse, roucoulement d'un ruisseau sur des pierres luisantes mais il n'en sera rien.
Place à l'élucubration fantasque, la fantaisie excitante, l'excentricité inouïe... 
Tout avait pourtant bien commencé en ce jour de grande chaleur où Maman Griotte, implacable maîtresse de la logique, alluma son four... Forcément, une sortie samedi matin l'avait conduite à ramener dans son logis pas moins de trois kilos de cerises qu'il fallait bien écouler avant que les pauvres fruits périssent de leur promiscuité forcée dans les barquettes en plastique... Bref, quoi de mieux que le clafoutis pour rendre utiles ces poignées de gourmandise qui auraient fait de jolies boucles d'oreille en d'autres temps plus enfantins.
Pas un clafoutis, mais deux, décida Maman Griotte, toujours portée vers la bonne mesure.
Les petites mains de Brin d'Osier s’appliquèrent à enfoncer chaque cerise dans la pâte, comme pour la noyer, et voici la chose faite.
Mais pourquoi s'arrêter là, demanda Maman Griotte? Avec cette chaleur (due en partie au fonctionnement du four dans la petite cuisine, mais ça, c'était déjà trop tard pour y penser...), notre cuisinière inspirée songea soudain qu'il serait de bon ton de confectionner une glace... au chocolat. Qu'à cela ne tienne! Voici les ingrédients qui s'installent sur la table et que je te casse les œufs! Et que je te fais fondre le chocolat! Et que je te bats le sucre avec la crème!
Jusque là, rien d'anormal, d'inquiétant ni d'insolite. Jusqu'à cet instant cruel où la recette indique qu'il faut ajouter aux blancs d’œufs battus en neige, un demi verre de sucre glace, avant de battre de nouveau la préparation afin d'obtenir un mélange mousseux... Précisons que Maman Griotte n'a jamais eu une grande maîtrise de la chimie, encore moins de ses effets associés à l'utilisation d'un instrument électrique. Une fois le sucre glace versé sur les œufs - et non mélangés - elle remet donc le batteur en route...
Et là, Ô Merveille de Dame Technique, en un clin d’œil, au diable les 35° sur la terrasse, de la neige! Mais de la neige partout, absolument partout ! Une cuisine aux airs de conte de fée, avec de jolis flocons tout légers qui se collent partout où ils le peuvent, le spectacle magique et réjouissant de l'enfance naïve retrouvée et ce temps soudain arrêté, entre larmes de rage et fou-rire d'avoir eu ce geste irrationnel et artiste, la bouche crispée par la perspective du nettoyage à venir, l'envie d'en rajouter, allez, et si on allait jusqu'au bout de l'idyllique vision : le chocolat sur les murs, la petite maison de Hansel et Gretel posée au milieu du jardin, une sacrée surprise pour Mister Perfect ce soir...
Voilà comment, aujourd'hui, Maman Griotte a fait de sa cuisine en plein été une jolie station de ski de montagne, village sous la neige, havre de paix immaculé...
Vous comprendrez qu'il n'y ait pas de photos (ah oui, je vous entends déjà en réclamer, vous autres lectrices, en train d'essuyer vos larmes d'avoir trop ri,  juste pour voir ce que ça pouvait donner...)
Allez, je vous laisse, ce soir, c'est jour de fête, on a de la glace au chocolat au dessert...

mardi 11 juin 2013

La boîte à formes

La boîte à formes dont je vous ai parlé hier est terminée!
J'ai mis dans un petit sac en jersey plusieurs objets de forme, de volume et de matière différents. L'enfant devra y plonger la main et reconnaître chacun de ces objets simplement en les touchant.
L'exercice consiste ensuite à associer l'objet à la carte correspondante sur laquelle il est dessiné.
Le but est de développer la motricité, la concentration ainsi que la reconnaissance kinesthésique.


les cartes sur lesquelles j'ai dessiné les silhouettes des objets

l'objet associé à la carte

la sac à objets...

le jeu dans sa valisette

lundi 10 juin 2013

Du matériel Montessori...




Choisir de faire l'école Montessori pour ses enfants  à la maison, c'est aussi s'équiper d'un certain matériel en accord avec l'esprit de cette méthode d'apprentissage. Bien entendu, il est possible de se procurer les accessoires indispensables auprès de certains organismes spécialisés, en particulier sur le site des OPPA - Outils pour une Pédagogie Personnalisée et Active - mais le coût de ces produits est souvent très élevé. Je me suis donc décidée à construire mon propre matériel de travail en puisant ici et là des idées pour être au plus prêt des modèles originaux.
Il me fallait aborder divers domaines :
- l'éducation sensorielle ;
- l'éducation motrice ;
- le langage oral ;
- l'éducation graphique ;
- le développement des aptitudes.
Je réserve le domaine des mathématiques pour un peu plus tard avec l'algèbre, la logique et l'organisation spatiale.

Le premier domaine est essentiel à mes yeux car il permet - au-delà de s'ouvrir au monde et d' être le réceptacle actif et volontaire de  chaque chose sensible qui le constitue - de devenir un être complet, réceptif à l'environnement, curieux et d'exister pas seulement par son esprit mais aussi par son corps! Sons, goûts, odeurs, poids, textures, formes et couleurs, autant de connaissances à avoir pour apprivoiser ce qui nous entoure ! Pour se familiariser avec l'univers sensoriel, j'ai donc élaboré ces trois valisettes :
+ "ma boîte à sons" est constituée de 16 mini boîtes contenant par paires diverses éléments qui produisent des sons variés (vermicelles, lentilles, sucre, riz, billes, perles en bois, grelots, gravier). L'enfant doit reconstituer les paires en secouant chaque boîte.


gommette qui permet l'autocorrection


+ "ma boîte à matières" est remplie de petites cartes en bristol. Sur chacune d'elle, j'ai agrafé une matière qu'on retrouve dans notre univers quotidien : papier bulle, papier journal, carton ondulé, éponge, ouate, etc. L'enfant peut ainsi explorer librement les divers éléments en les touchant. J'ai juste ajouté le nom de chaque élément écrit en lettres cursives.


Matières premières pour élaborer les boîtes


+ "mon plateau de semoule" est une merveilleuse activité dont je n'aurais pas soupçonné la richesse avant de voir Brin d'osier s'y adonner avec plaisir! Outre l'apprentissage du geste qui permet de verser la semoule d'un récipient à un autre, cet outil tout simple (un plateau en bois carré, de la semoule et quelques récipients de volumes, de formes et de matières différents) va permettre à l'enfant "d'établir des relations entre les mouvements qu'il réalise et les traces qu'il laisse. Les premières constatations, par la joie qu'elle provoque, favoriseront la répétition par la recherche du plaisir renouvelé" explique Liliane Baron dans son ouvrage Du mouvement au tracé. On peut ainsi se servir de différents accessoires pour "marquer" la semoule et appréhender les premiers gestes de l'écriture. Pour ma part, c'est par ce biais que Brin d'Osier a découvert la joie de dessiner des bonshommes!


+ "mon pupitre de poinçonnage" permet de développer la motricité fine et de préparer à la tenue du crayon et de l'écriture. Le fichier photocopiable est bien pratique puisque réutilisable à volonté!
Fichier Jeux de découpage
fascicule à photocopier
Pupitre pour poinçonnage
le pupitre en feutrine
Petit poinçon
le poinçon

+ d'autres aptitudes peuvent être développées grâce à des jeux qui existent déjà : le jeu du marteau est une formidable source de créativité et développe aussi la motricité fine tout comme le laçage (jeux divers chez Djeco et chaussure à lacer)
chaussure à lacer
 
 Les marques Goula, Melissa and Doug et Edufun qu'on trouve chez Amazon proposent elles aussi des produits intéressants mais onéreux comme les boîtes de tri et les mosaïques pour travailler les formes géométriques.
Allez, je retourne à mes pinceaux pour pouvoir vous présenter dès demain "ma boîte à formes", en cours de réalisation...
 

dimanche 9 juin 2013

Petites décos de chambre...

Alors voilà, durant tous ces jours où je n'ai pas écrit, j'ai tout de même un peu travaillé...
Tout d'abord, je voulais un chouette coussin (je sais, le jeu de mot est facile, mais bon...) pour la chambre de Croquembouille et pour soutenir son petit dos quand il se tient tant bien que mal assis dans son parc. Oui, parce que c'est tout nouveau, cette position assise, bras tendus vers tous les objets colorés et bruyants qui s'offrent à son regard bleu curieux et hop, le poids des fesses lestées par la couche l'entraîne en avant et voilà la jolie culbute qui fait grimacer l'adorable frimousse!
J'ai trouvé l'inspiration chez Clémence G et voilà ce que ça donne  :




Et comme l'été arrive et que les lavandes n'en finissent pas de s'épanouir dans le jardin, j'ai du prévoir des petits sachets pour en récolter les grains séchés en fin de saison. Je les pose sur les radiateurs et l'hiver, mmmm, ça sent bon dans les chambres des enfants!
version conte de fées avec le petit chaperon rouge pour Croquembouille


version superhéros pour Brin d'osier avec étiquette dessinée par Christelle Lardenois pour linna morata !

Et voici un copain hyper sympa, d'après les merveilleuses créations de Laëtitia Gheno ! Je lui prévois une bande de chenapans super héros pour lui tenir compagnie mais il me faut le temps de ressortir la machine à coudre :





oulàlà, arrêtez les flash, ça m'éblouit!
Et pour finir, une petite boîte à musique pour bercer les nuits de jolis rêves sur une idée de... moi :



 Le tout, assorti à quelques bibelots trouvés ici et là :
rideaux faits maison

lampe champignon Egmont Toys et écureuil de chez Bianca and Family !


samedi 8 juin 2013

Gérer son temps...

J'écris aujourd'hui pour celles d'entre vous qui, obstinées et téméraires, continuez de venir visiter mon blog en dépit de sa perte de vitalité...

"Dis, Maman Griotte, est-ce que ça dort, un blog? 
- Ah ben oui, mon garçon, ça c'est sûr que le mien, depuis quelques temps, il s'est bien assoupi, comme un gros chat  ronflant sur l'ordinateur, impossible de le déloger, celui-ci..."

Comment est-ce arrivé à celle qui prétendait il y a encore quelques jours à peine qu'elle tenait le rythme d'un article par jour? Je dirais insidieusement, progressivement, innocemment... De tâches prioritaires en occupations à privilégier, les jours se sont passés les uns devant les autres et le blog s'est retrouvé en queue de cortège, comme un lointain aïeul dont s'estompe la silhouette à l'arrière-plan d'une photo jaunie.
Bien sur il est toujours là, retranché dans les arcanes de mon esprit ; il fait partie des mille et une choses à faire dans la liste de mes envies jamais satisfaites mais il y a un monde entre ce qu'on voudrait faire et ce qu'on doit faire.
Bien entendu, on me dira qu'en restant à la maison, du temps, je devrais en avoir. Eh bien non. Le temps m'échappe, me trahit, m'oppresse et me chagrine autant qu'une autre.
Il y a le sommeil qui s'empare de moi et je suis comme une forteresse assiégée, lourde d'une fatigue moelleuse qui essaie de me charmer, à la fin de chaque tétée qui m'inonde d'une bienveillante torpeur contre laquelle je dois lutter si je veux réussir à tout faire en temps voulu.
Parce que j'ai voulu que la vie des deux garçons s'ébroue comme celle d'un jeune chien fou en liberté tout en définissant un cadre garant de rigueur, de discipline et d'une réconfortante constance. Je n'aime pas priver Brin d'osier de la liberté d'organiser son temps comme bon lui semble, d'autant moins que je me suis aperçue qu'il savait très bien le faire sans mon intervention qui aurait le tort d'ôter son authenticité à sa motivation. Pour  autant, je maintiens quelques étapes et échéances incontournables, celles-là même qui permettent de structurer la journée et d'en mesurer l'avancée : 
- le petit déjeuner à 9h30
- le déjeuner à 11h30
- la sieste à 13h
- le rangement des jouets à 17h30
- la toilette à 18h
- le coucher à 19h
Aucune autre contrainte si ce n'est celle de se laver les mains avant de passer à table, de manger correctement assis et de ne pas se lever sans en avoir demander l'autorisation, de ranger sa chambre au cours de la journée (avant la sieste et avant le coucher) et de ne pas sortir plusieurs jouets en mêmes temps ( un jouet rangé pour un jouet sorti, c'est la règle!)
Ce temps librement géré comprend aussi et bien entendu des temps d'oisiveté, de rêverie, de repos, de contemplation, ou de rien du tout - on appellera ça comme on voudra - mais je tiens à ce que Brin d'Osier soit en droit de ne rien faire sans être jugé, sollicité ou interrogé sur cette absence d’activité. Et j'ai remarqué que c'est souvent dans ces moments-là que naît dans son esprit l'idée géniale qui comblera sa journée : création exaltante, imagination débridée, concentration aiguisée et inventivité en liberté se conjuguent alors et font naître au creux de ce vide, comme la page blanche réclame à l'écrivain l'inspiration dans son désert, la trouvaille inédite et magnifique qui emplit le petit inventeur de fierté et de joie.

Le temps n'est donc guère un problème pour Brin d'Osier mais qu'en est-il pour Maman Griotte? J'enchaîne de bon matin rangement des chambres, confection des purées de légumes et des compotes de fruits et brins de ménage et voici qu'il est déjà l'heure de manger... Le temps de la sieste est le mien. L'odeur veloutée du café chaud a un parfum de liberté. J'ai parfois deux pleines heures devant moi et je ne sais soudain plus quoi en faire comme si la fortune me brûlait les doigts... Plutôt jardin (il fait beau et la pelouse est à tondre)? Plutôt ménage (il fait beau et les vitres sont à nettoyer)? Plutôt cuisine (ce serait tellement sympa de préparer une tarte pour le goûter)? Plutôt sieste (ce serait certainement le choix le plus raisonnable étant donné que j'en suis encore à 4 tétées par jour et cela depuis huit mois et que j'ai dû m'en octroyer trois depuis que je suis ce rythme...)? Mais si je dors, je vais perdre mon temps, ce temps ficelé, haché menu, au bord de l'asphyxie... Alors j'essaie de faire des choix judicieux, de classer les priorités, de sélectionner voire d'élaguer pour me débarrasser d'activités chronophages et superflues...
Que reste-t-il alors pour le blog? Les soirées, me direz-vous... Oui, mais il faut écouter Mister Perfect raconter sa journée, inventer des menus pour le souper et rester en contact avec le monde par le biais de la télé...
Je vous promets que je vais faire un effort, ménager un temps fixe pour écrire, résister à l'appel de la machine à coudre ou du bidon de lessive pour papoter un peu avec vous... semaine test à partir de lundi et rendez-vous samedi prochain pour faire le bilan avec Maman Griotte!!!
une bien belle affiche que je viens de découvrir dans la nouvelle boutique de Fifi Mandirac!

dimanche 2 juin 2013

Ma soeur fait des bijoux...

Il y a des trésors dans ses placards, dans ses tiroirs et derrière ses portes... Des petites pochettes secrètes, des boîtes mystérieuses, des casiers bien rangés et des plateaux qui font rêver... Et puis il y a des perles : de toutes les sortes, de toutes les formes, de toutes les nuances, de toutes les matières. C'est un peu comme si on entrait dans l'antre d'une magicienne, évoluant au beau milieu de ses grimoires et de ses outils fascinants. Comme un enfant curieux et insolent, on a envie de tout toucher, de se laisser caresser par les surfaces lisses et douces qui coulent et s'échappent comme l'eau la main.
Toupie, torsadée, lentille ou allongée, millefiorie, Miyuki ou Toho, de Bohême, de rocaille ou œil de chat, la perle semble porter avec elle tout un univers de poésie charmante et féminine et se réserver pour orner la peau nue de belles étrangères dont le nom évoque des rivages lointains...

Ses doigts longs et fins, aux ongles vernis de couleurs improbables virevoltent dans un geste artiste et délié, pour croiser, tisser, tresser ce qui deviendra un bracelet, un sautoir ou de jolies dormeuses. Les mouvements sont purs et pleins d'adresse et on dirait que les mains dansent dans l'espace, l'air de se réjouir de leur propre grâce et de se découvrir pleines de talent.


Puis le regard se fait précis, les sourcils se froncent et d'un ton péremptoire, la perle cède au fil, le laisse glisser en elle pour une chute vertigineuse et sensuelle.
Il y a une sorte d'ivresse dans le fait de côtoyer toutes ces couleurs éclatantes, ces transparences lascives et ces reflets somptueux. Alors on en veut toujours plus : en toucher, en porter, en caresser et l'on se surprend à devenir précieuse, coquette, exigeante et envieuse...
Pour vous laisser séduire, c'est par ici...