Je ne sais pas si c'est parce qu'il fait un peu plus gris et frais dans les régions du nord et dans celles de l'est mais je suis toujours en admiration devant les beaux jardins qu'on y voit . Ni trop grands, ni trop petits, ils mêlent en harmonie de mignons faux acacias aux feuilles en cœur, des branches ensoleillées de forsythia, de discrètes pensées et des pommiers du Japon. Le géranium qui tombe en guirlandes des balcons y est un art parce que je ne connais nul autre endroit où on le cultive avec autant de talent. La pelouse est bien verte, reposée par de longues nuits de fraîcheur étoilée et de lune pensive. Les habitants aiment cacher au milieu de cette générosité végétale de jolis objets tantôt fait d'un sobre aluminium qui dispense ses formes souples et épurées, tantôt clins d’œil à un folklore un peu suranné qui rend hommage à Blanche Neige ou à la faune des sous-bois.
Les jardins sont un petit monde à eux tout seuls. On dirait qu'on les assemble comme des puzzles, petit bout par petit bout, en leur ajoutant chaque jour un nouveau détail qui les rendra uniques.
Les jardins me font du bien. Leur abondance de chlorophylle, d'ombre et de lumière me fait me sentir vivante. Alors je soigne le mien comme un bien précieux, comme un onguent aux vertus inédites, comme un alcool aux effets oniriques...
Les jardins me font du bien. Leur abondance de chlorophylle, d'ombre et de lumière me fait me sentir vivante. Alors je soigne le mien comme un bien précieux, comme un onguent aux vertus inédites, comme un alcool aux effets oniriques...
Tantôt je l'expose pour faire des envieux, ouvert aux quatre vents des saisons et des pluies, bousculé par les bourrasques, échevelé par les nuages, noyé par les averses. Tantôt je le cache comme un secret, tout luisant de rosée et fragile sous la caresse des premiers rayons du matin.
Je veux le meilleur pour lui. Et pour lui, j'ai de l'ambition, de l'orgueil, de la jalousie. Je l'entretiens à la manière d'un amant exigent, avec passion et démesure. Je le câline comme un enfant capricieux à qui l'on cède, avec tendresse et soumission.
Depuis le début du printemps je prends soin de lui pour qu'il remplisse les fenêtres de beauté. Oui, parce qu'il se dégage une beauté, simple et émouvante, de cet arbre qu'on voit grandir, de cette tige frêle et volontaire qui contrarie la brise d'un soir d'été, de cette lumière versatile qui glisse sur les fleurs comme une caresse.
A la recherche d'objets rares, j'ai puisé mon inspiration un peu partout : ici je crée un tableau romantique avec un ruban Liberty et un arrosoir couleur mer d'Iroise ; je retrouve là la terre cuite du sud mêlée aux gris bleu vert des aromatiques ; j’introduis un soupçon de rusticité champêtre avec un panier tressé débordant d’œillets de poètes et de reines-marguerites. Je suis fière parce que mon jardin a fini par ressembler à celui dont je rêvais, distribuant ses parfums de géraniums, de seringas, de chèvrefeuille, de jasmins et de lilas et je le me laisse envoûter par lui, à l'heure où chantent les oiseaux, comme si je contemplais un rêve...
Beaucoup d'éléments de décoration viennent de Jardiland. L'affichette en ardoise est signée "Les Jardins d'Ulysse" dont j'ai adoré la collection de cet été. Les céramiques sont l’œuvre d'une artiste allemande dont vous pouvez consulter le site ici!