jeudi 28 mars 2013

Une journée dans la vie de Brin d'Osier




Nombreuses ont été celles d'entre vous qui avez lu avec attention et intérêt mon article sur l'école à la maison. Je me suis donc dit que vous aviez peut-être envie d'en savoir un peu plus sur l'emploi du temps du petit garçon qui reste chez lui... Alors voilà : difficile de résumer en quelques lignes sur quels principes se construit cette instruction homemade tant ils sont nombreux et néanmoins naturels car ils se sont imposés d'eux-mêmes au fil du temps.
Le fondement de ce fonctionnement se trouve peut-être dans la bonne connaissance que Brin d'Osier a de lui-même. Mais tout est inextricablement lié, en fait. Sa bonne maîtrise du langage (non pas une maîtrise scolaire, mais une connaissance qui lui permet d'appréhender le monde qui l'entoure avec confiance et sérénité puisqu'il a su très vite désigner les choses en les nommant avec précision et nuance) lui permet d'exprimer avec facilité ce qu'il ressent, ce dont il a besoin et ce qu'il a envie de faire.
En prenant un peu de recul pour vous faire partager aujourd'hui le rythme de nos journées et vous en expliquer clairement l'enchaînement, je me rends compte que je parle en fait assez peu dans une journée. Brin d'Osier est "Maître chez lui" - non pas dictateur à la maison - mais je veux dire par là que c'est lui qui organise son temps en fonction de son ressenti, de ses émotions, de ses besoins intellectuels qu'il a finalement appris à évaluer.
J'interviens donc assez peu dans la vie de ce petit garçon de trois ans qui sait très exactement ce qu'il veut faire de sa journée dès qu'il pose le pied par terre. D'aucuns trouveraient que l'ensemble est peu rythmé, peut-être même dépourvu de cette discipline scolaire qui impose horaires fixes et créneaux répétitifs centrés sur des objets d'apprentissage ciblés.
Si j'ai eu tendance à vouloir appliquer ce que j'ai longtemps su faire dans mes classes en tant qu'enseignante, j'ai très vite changé ma façon de faire en constatant que l'apprentissage s'avérait efficace, solide et durable à partir du moment où l'enfant y accédait en toute liberté et avec le désir profond et authentique d'obtenir des réponses à ses questions ou des solutions à ses problèmes. 
Je ne saurais vous énumérer le nombre de mots appris ou de connaissances acquises par Brin d'Osier dans des situations quotidiennes on ne peut plus banales mais qui lui donnait pourtant accès à un savoir-faire technique ou à un savoir abstrait et conceptuel qu'il était prêt à recevoir à ce moment-là, précisément parce que la situation dans laquelle se présentait ce savoir était sans doute  optimale.
A la maison, le savoir est partout. Non pas à travers l'image d'une bibliothèque érudite qui couvrirait les murs de la maison. Non, plutôt par le biais d'une connaissance humble qui ne hiérarchise pas les savoirs : nul n'est méprisé, nul n'est délaissé au profit d'un autre qui serait plus "noble". Aussi Brin d'Osier a -t-il accès à toutes les formes d'écrit qu'on peut trouver dans une maison : notices de montage, modes d'emploi, livres de recette, prospectus et magazines divers, etc
La journée s’organise donc d'elle-même sans programme prédéfini qui pourrait contredire les aspirations spontanées du petit garçon et faire obstacle en cela à l'intérêt qu'il peut porter à ce qu'il fait. Le jardinage succède à l'épluchage des légumes. On observe comment fonctionne l'essoreuse à salade, le presse-ail ou le casse-noix. On se verse un verre d'eau. On nettoie la cage des cochons d'Inde. On utilise la balayette pour épousseter le sol. On va se laver les mains tout seul au lavabo. On regarde les images du National Geographic qu'on vient de recevoir au courrier. On observe les mésanges sur la mangeoire.
Et ainsi de suite. Rien n'est fait "à reculons" puisque les tâches respectent le rythme naturel de l'enfant. Bien sûr, un rituel de base est maintenu : les horaires de lever et de coucher, le déroulement du repas, la sieste digestive... mais on se rend compte en prenant part à ce quotidien aux côtés de l'enfant que cette liberté - non pas sous contrôle des parents, mais je dirais auto-gérée par l'enfant lui-même - fait de l'enfant un petit être autonome et responsable loin d'être attiré par la digression, voire la transgression. Il ne profite pas de cette liberté pour faire n'importe quoi ; il l'investit de son envie naturelle de découvrir le monde qui vit autour de lui et qu'il considère comme une source inépuisable de plaisir!
Le tout, c'est en fait d'être disponible, présent pour répondre aux questions (sans les anticiper ni apporter des réponses exhaustives qui risqueraient de faire renoncer l'enfant à en poser d 'autres...), dans l'ombre de l'enfant en quelque sorte pour lui fournir le matériel dont il a besoin au moment opportun (outils, crayons et feutres, tissus, ustensiles de cuisine, papier et ciseaux, arrosoirs, pâte à modeler, épingles à linge, peinture, gants, chiffons,...) 
Nous ne sommes là en fait que pour faciliter l'accès au savoir et pour le rendre possible mais nous ne sommes pas là pour jouer le rôle de savant qui filtrerait ce qu'il est bon ou non de savoir!
Cette école de la maison, école de l'humilité, de la disponibilité et du pragmatisme, nous apprend aussi beaucoup, à nous autres parents, qui visons souvent l'exhaustivité, l'érudition ou l'expertise! Il m'a fallu travailler sur moi-même pour apprendre à rester en retrait, à faire le silence en restant patiente devant l'enfant qui expérimente, qui essaie, qui s'obstine jusqu'à la réussite.
Et apprendre aussi à me taire devant cette réussite que je trouve merveilleuse, grandiose, brillante et pour laquelle il est finalement superflu d'applaudir ou de féliciter car la fierté que ressent l'enfant suffit à le satisfaire et à nourrir son estime de soi... 

mardi 26 mars 2013

On est 7 à la maison!

Vous me connaissiez un peu couturière, un peu cuisinière et beaucoup ménagère mais vous doutiez-vous que notre maison dissimulait un refuge pour animaux?
Bien sûr, cela fait partie du quotidien de Brin d'Osier et de Croquembouille. Leur connaissance du monde extérieur passait inévitablement par le contact avec les animaux. Cela a été un de mes grands arguments pour obtenir de Mister Perfect qu'il accepte la présence de petites bêtes à la maison. Caresser un animal : rien de mieux pour désamorcer une situation tendue de crise! Apprendre à s'occuper de la cage et à pourvoir aux besoins d'un être vivant : rien de tel pour faire l'apprentissage de l'autonomie et de la responsabilité! Et c'est si beau de voir un petit garçon parler à ses cochons d'inde, de le voir leur sourire et leur confier ses peines ou ses soucis en pensant fermement qu'il est entendu et compris!
Si ça ne tenait qu'à moi, il faut bien s'imaginer qu'en dépit de mon goût prononcé pour les surfaces rutilantes et la propreté des intérieurs et de mon costume de fée du Logis, des animaux, il y en aurait plein la maison! Des petits, des gros, de la basse-cour, de la savane, des qui volent et des qui aboient ; bref une vraie ménagerie!  
Le jour où je lui ai parlé de mon amour des animaux (euh en fait, c'était plutôt, "il me faut tout de suite un petit être chaud et vivant à caresser sinon je te quitte"), j'ai senti le regard de Mister Perfect s'attarder sur moi et il m'a dit très calmement mais très fermement :
"Eh ben déjà que le moindre grain de poussière te rend hystérique, alors j'imagine ce que ce serait avec des touffes de poils sur les canapés et des pipis plein les tapis!!!"
On peut mesurer là l'étendue de la méconnaissance de l'esprit masculin quant à la psychologie féminine dont les arcanes sont ô combien plus complexes et subtiles...
Non Mister Perfect, les poils de mon chienchien à moi ne me rendraient pas folle! Et même que  je prendrais peut-être un peu plus de plaisir à faire le ménage au quotidien si c'était pour la bonne cause de mon Toutou! Et même que mon chien à moi ne perdrait pas de poil ni ne ferait pipi...
(argument tout à fait fallacieux je vous le concède mais qu'est-ce qu'on irait pas inventer quand on a cinq ans d'âge mental devant ces yeux attendrissants et ces truffes luisantes!)
Quand je serai grande, je le jure, j'aurai un chien! Voilà ce qu'il reste des 101 Dalmatiens vus au cinéma à 7 ans et qui m'ont marquée pour toujours : ah! La scène où la gentille dame blonde dénoue le ruban rose du carton où se cache le chiot! A chaque Noël, je pensais que ça allait m'arriver... Et puis non, jamais et je me suis alors dit que celui qui saurait m'offrir une jolie boule de poils deviendrait mon bien-aimé (même si ça ne s'est pas vraiment passé comme ça dans les faits, Mister Perfect étant devenu mon bien-aimé avant de m'offrir une boule de poils). 
Non mais et puis rappelle-toi, Griotte, tu as trente-sept ans et à trente-sept ans on est censée être grande! Il faudrait que je franchisse le pas, que je transgresse l'interdit posé il y a de cela une trentaine d'années par l'autorité paternelle ("ah non les filles, n'y comptez pas, je ne sortirai pas le chien tous les jours pour vous faire plaisir!"), que je pense que mai 68 est passé par là et que je suis libre de faire mes propres choix... Oui mais voilà : si un chien passe la porte dans un sens, Mister Perfect la passera peut-être dans l'autre et ça, c'est un peu embêtant, parce que lui aussi, j'ai mis un certain temps à l'apprivoiser puis à l'adopter...
Bref, tout ça pour vous dire que nous sommes 7 à la maison : nous 4 bien sûr + Sarah, coquette poissonne rouge qui fait de la musique en posant des baisers sonores sur son bocal et que Brin d'Osier nourrit consciencieusement (c'est en comptant les petites boules de nourriture pour poisson qu'il a appris à compter!) + Léonard, cochon d'inde péruvien au petit museau charbonné dissimulé par une magnifique frange couleur neige. Et puis il y a une semaine, nous avons enterré Willy, l'aîné de nos cochons d'Inde. Mister Perfect a eu beaucoup de chagrin. Il a été aussi soulagé de compter un cochon d'Inde de moins à la maison. C'était sans compter avec l'obstination de Maman Griotte qui a prétexté l'incommensurable peine éprouvée par Léonard pour justifier l'urgence de la mission (oui parce que Griotte sait aussi lire dans l'âme des cochons d'Inde...)! Il ne lui a pas fallu longtemps pour qu'elle rentre en contact avec un élevage, qu'elle programme une rencontre : résultat, nous avons  retrouvé deux petits compagnons, Pollux et Gaston (les prénoms ont été choisis par Brin d'Osier...)

Pollux, Alpaga roux et blanc

 
Voilà. Une vie nouvelle s'offre pour eux et pour nous depuis que nous sommes 7 à la maison! Il y aura de la litière à acheter par kilos, de l'herbe à aller cueillir, un nouvel abri à prévoir pour les sorties dans le jardin, des accessoires douillets pour les câlins sur le canapé et des friandises pour amadouer les petits diables qui n'ont que quelques mois et qui sont encore bien  timides. 
C'est peut-être ainsi qu'on crée les plus beaux souvenirs aux enfants...
Gaston, cochon d'Inde péruvien


lundi 25 mars 2013

Petits livres pour petites mains...


livres en tissu avec une couche intermédiaire molletonnée
insectes variés thermocollés


les fleurs sont en feutrine découpées
superposées
puis cousues à la main

Cela fait longtemps que j'ai très envie de confectionner mes propres livres en tissu pour les menottes maladroites mais tellement curieuses de bébé. Par manque de temps et de bonne connaissance en couture,  je n'avais pas vraiment pu m'y consacrer à la naissance de Brin d'Osier. Le petit livre de Véronique Boutoille m'a bien inspiré. Même si ces ouvrages demandent de la patience car ils regorgent de petits détails à coudre ou à découper, on peut choisir des tissus sains pour les petites mains et il est vraiment très facile d'utiliser papier de bonbons, petits grelots et emballages divers pour les rendre plus animés. J'utilise aussi la feutrine pour les formes diverses en fonction des thèmes et des appliqués thermocollants que j'achète en mercerie! Ensuite, il ne reste plus qu'à laisser libre cours à son imagination pour décliner à l'infini ces petits livres qui donneront à nos bambins le goût de la découverte, de la finesse dans la motricité et de l'intérêt pour le monde qui l'entoure!

ma source d'inspiration...


Etiquette cousue au point de croix




Pour connaître les légumes qu'on mange en petits pots!
motifs en feutrine cousus à la main


les étiquettes sont brodées au point de croix sur de la toile Aïda

les légumes sont faits de couches de feutrines superposées

vendredi 22 mars 2013

Ca déstocke chez Maman Griotte!

Et oui, les placards n'étaient plus assez grands, les rayons plus assez larges, la maison plus assez vaste. Quand j'ai dit à Mister Perfect qu'il allait devoir choisir entre son costume de mariage Burberry's et mes tissus de couture, entre son VTT et ma Singer, entre son casque de snowboard et mes bocaux de boutons, j'ai senti que je touchais là un point sensible.
Ainsi donc mon amour inconditionnel des étoffes et de l'aiguille me pousserait aux extrémités de la violence faite au conjoint bien-aimé : le terrorisme par l'espace peu à peu reconquis quitte à écarter des objets jugés de peu d'utilité par la couturière féroce que je suis.
La menace a porté et Mister Perfect a aussitôt proposé de faire un déstockage massif dans ma petite provision de tissus.
Oui mais comme je n'ai pas envie de créer une vraie boutique avec plateforme de paiement et tout le tralala parce que vous aurez compris que Maman Griotte, c'est plus "agios et littérature" que " calculs et informatique", je me suis dit que ça pouvait être une bonne idée de vous inviter à aller zieuter notre vitrine du côté de chez Price Minister, et là ce sera super simple pour vous et pour moi d'acquérir ces tissus si certains d'entre eux vous plaisent!
Flanelle Riley Blake

Coton Forest Life

Free Spirit

Très belle broderie anglaise écrue

Flanelle petits pois blancs sur fond turquoise

velours ras marron idéal pour les pyjamas d'enfants

tissu d'ameublement épais
Coupon De Flannelle Mini Éléphants - Tissu De Créateur - Achat et vente
flanelle Pee Wee Parade








mercredi 20 mars 2013

Des bretelles pour Môsieur!

D'accord je couds des pantalons en veux-tu en voilà mais les tailles élastiquées ont souvent bien du mal à s'ajuster parfaitement à la ceinture de Môsieur Brin d'Osier tout en hauteur et en longueur. Après maintes recherches infructueuses, je m'étais donc repliée sur une paire de bretelles aux couleurs douteuses (un bleu roi mélangé à du jaune moutarde et du rose bonbon) et au motif non moins attrayant de personnages de dessins animés des années 80...
Alors que je cherche tout de même une certaine harmonie et une discrète élégance dans la tenue de mes petits, je m'étais platement excusée de cette faute de goût en jurant à Brin d'Osier que t'inquiète, on les mettra sous les gros pulls, ces vilaines bretelles et promis y'a que nous qui saurons qu'elles existent.
A mon grand étonnement, mais ce n'est en fait pas si étonnant que ça, Brin d'Osier a fini par prendre cette paire de bretelle en affection comme s'il était nécessaire de prendre sous son aile le vilain petit canard du tiroir. Et de me les réclamer pour faire tenir ses pantalons cousus avec amour,  histoire de défigurer les jolis ensembles composés par Môman et la Môman en question avec.
Il fallait donc mettre un terme à cette indécence esthétique, à cette fausse note qui gâchait la mélodie, à ce hiatus multicolore.
Il a fallu  quelques clics sur le clavier pour trouver le site de mes rêves :

 
 Ah mais j'adore j'adore j'adore : les couleurs, les noms, le graphisme ; bref tout!
Une fois de plus, c'est 100% de par chez nous et artisanal. Alors même si ça coûte un peu plus cher que mes deux plates-bandes élastiques qui prônent le cartoon made in usa, je suis d'accord pour payer! 
Mes préférences vont aux enfants terribles, aux petits anges et aux grandes vacances :
Bretelles Jr
Grandes vacances
Bretelles Jr Petit Ange
Petit Ange
Bretelles Jr Enfants Terrible
Enfant terrible
  
Et vous savez quoi, j'en acheté deux paires  pour que les deux frères soient assortis en enfants terribles... c'est bien parce qu'ils ne le sont pas d'habitude!

mardi 19 mars 2013

De l'amitié...



Souvent on ne sait pas vraiment ni où ni quand elle naît.  Mais elle donne de l'élan à une journée maussade ; elle donne un air de printemps à un ciel d'hiver ; elle chante dans la branche et fait sourire aux anges ; elle enchante, encourage, fait chanter à tue-tête, bouleverse un peu, mouille les yeux, rapproche les âges et construit des ponts au-dessus des rivières.
On est ami ou on le devient pour mille raisons différentes mais ce sont toujours de bonnes raisons : on partage des opinions communes et on échange pendant de longues heures sur nos idéaux, nos révoltes et nos engagements ; on vit les mêmes défis professionnels et on se bat ensemble pour une cause, l'esprit volontaire et le cœur plein d'ardeur ; on admire et on prend modèle sur son aîné dont on envie secrètement l'aura et l'expérience ; on suit un parcours familial semblable et tantôt on se réconforte dans les chagrins tantôt on s'enthousiasme des bonnes nouvelles ; on rit pour un rien, on ose dire ce qu'on pense tout bas, on transgresse ensemble les interdits, on redevient gamines au fond de la classe, on s'admire et on veut se ressembler et on pique des fards de bonheur de pouvoir partager tout ça... 
On a toutes sortes d'amis : des jeunes et des moins jeunes, des qu'on voit plus souvent et des dont on sait qu'ils sont là même quand on ne les voit pas, des bavards en secrets et des secrets qui écoutent, des qui rassurent et des qui s'épanchent, des grognons et des heureux, des familiers et des qu'on met longtemps à apprivoiser, des qu'on découvre et des qu'on avait oubliés, des coquettes et des gourmandes, des villes et des champs, des qui nous ressemblent et des très différents, des avec qui on se chipote pour avoir le plaisir de se rabibocher et des avec qui l'entente est parfaite parce qu'on s'aime trop pour se chipoter...
On se dit que ça durera toujours parce que maintenant on est grandes et qu'on a passé l'âge des amitiés girouettes et des affinités infidèles. 
On se le promet parfois même avec émotion et ferveur, devant un café ou à l'occasion d'une confidence et toute cette générosité rare et exclusive vient vous gonfler le cœur de tendresse et de douceur. 
Parfois l'amitié se transforme en affection et un degré de plus est franchi dans le sentiment  qu'on éprouve. Il existe tellement de manière de se dire qu'on est ami, de le sentir, et de s'en exalter!
 L'amitié, c'est ambitieux et inébranlable. Ça ne tolère ni la mesquinerie, ni la jalousie, ni l'indifférence et encore moins l'intolérance. On est ami parce qu'on aime l'autre tel qu'il est et qu'on ne veut pas le changer. S'il est différent? Tant mieux, il viendra combler de sa fantaisie ce qui me manque. S'il me ressemble? Encore tant mieux puisque nous vibrerons ensemble d'une seule et même voix.
Griotte a rencontré beaucoup de ses amis et amies sur son lieu de travail. Elle jouissait pour ainsi dire d'une certaine et réelle popularité chez les uns et les autres à force de distribuer une petite touche d'humour par ici, un grand sourire par là et surtout grâce à son penchant pour l'Autre quel qu'il soit avec la conviction toute simple qu'il est toujours bon de distribuer de l'attention et du bonheur ici ou là.
Et puis Griotte est devenu épouse puis maman ; enfin en fait maman avant d'être épouse mais l'ordre n'a pas vraiment d'importance. 
Et là, tout a changé. Parce que toutes ces belles amitiés se sont effritées comme un château d’argile que la mer vient lécher et fait peu à peu disparaître. Un phénomène d'érosion en quelque sorte. Peut-être parce que maman Griotte avait tout simplement disparu du paysage ; alors on l'avait oubliée. Comme si il avait fallu être physiquement présente pour que les autres pensent à vous et ne vous relèguent pas au rang de fantôme. Comme si un petit signe de temps en temps coûtait plus finalement que l'oubli, radical, mortifère et lourd de chagrin.
Faut-il croire que ces amitiés n'en étaient pas? Qu'elles étaient faites de ce tissu de faux semblants et de simulacres qui nourrissent les relations sociales et leur ôtent toute vérité et toute chaleur?
Je ne me résigne pas à le croire et j'attends que la vie bousculée qui nous oppresse tous et nous empêche de voir nos amis et de leur parler me donne raison. 
Car tous autant que vous êtes ou que vous étiez, comme vous me manquez!

dimanche 17 mars 2013

Dressing de printemps pour petit garnement!


Il fut un temps où Griotte était une femme élégante...
Il fut un temps où Griotte épluchait tous les magazines pour connaître les dernières tendances de la mode pour s'y conformer avec zèle voire dévotion...
Il fut un temps où Griotte traînait dans son sillage des effluves de Patchouli en faisant cliqueter autour de ses poignets ses bracelets Réminiscence...
Il fut un temps où Griotte caressait les soies d'un voluptueux doigté, appréciait les popelines d'un toucher délicat, goûtait aux étoffes avec tendresse et émotion...
Il fut un temps  où Griotte se faisait une joie de faire toutes les boutiques pour découvrir la pièce exclusive qui ferait d'elle une femme unique, enviée et convoitée...
Il fut un temps où Griotte rentrait chez elle le samedi après-midi, les bras chargé de jolis sacs aux anses en rubans, telles la Carrie Bradshaw de nos contrées, campée sur ses jolis talons qui lui galbait le mollet gainé dans du pur Wolford satiné et la jupette découvrant discrètement le genou un peu rond...
Il fut un temps où Griotte étudiait silhouette, maquillage et accessoires mille fois dans le miroir pour prendre confiance en elle...
Il fut un temps où Griotte aimait l'artifice, la babiole, et la coquetterie...
Il fut un temps où Griotte aimait plaire, charmer et séduire...
Et puis Griotte est devenue maman...
Il a fallu remplir les tiroirs de petits chaussons de bébé, d'adorables bodies et de mignons lainages pour tenir bien chaud.
Il a fallu faire de la place dans les placards et réduire la garde-robe de madame aussi fastueuse que ses dépenses outrancières.
Il a fallu passer de la taille 40 à un avantageux 44 après chaque grossesse.
Il a fallu renoncer aux jean's slim, aux caracos ajustés et aux tuniques vaporeuses.
Et voilà comment Maman Griotte s'est mise à la couture il y a deux ans pour faire un dressing de rêve à ses deux rejetons...


tunique en popeline blanche et étoiles marines
Rendez-vous sur les podiums pour la collection printemps des p'tits mollets 2013 :


ensemble Vienne et Graz de C'est Dimanche

la version avec bretelles

la version avec la tunique portée sur le petit pantalon

popeline à carreaux gris sur fond blanc

le tissu vient de chez Cousette

et le bouton de Ma Petite Mercerie

petits boutons qu'on retrouve sur les revers du pantalon


les bretelles sont fixées au dos avec des pressions Kam

Version marine et popeline étoilée

  
 Mais comme Maman Griotte est désormais heureuse d'être accompagnés de deux élégants garnements !

vendredi 15 mars 2013

J'ai des pieds de collégiens!

Gros coup de cœur pour la commande que j'ai reçue hier par la poste : des chaussettes hautes pour Croquembouille et Brin d'Osier qui seront super faciles à assortir aux bloomers et aux bermudas que je suis en train de coudre pour ce printemps! 
Le colis est préparé avec un soin exceptionnel et est fidèle à toutes les images que suggère le nom de cette petite entreprise 100% locale 100% familiale!  
Collégien



Voici les petits petons de mes deux fistons bien au chaud dans ces délicieux petits chaussons si souples,  si confortables et si rigolos que Brin d'Osier ne voulait plus les quitter pour aller se coucher!
Les chaussettes ont l'air d'être d'une grande qualité et il est rare de trouver des chaussons en taille 19-20 qui tiennent bien au pied sans serrer la cheville! Et en plus ceux que vous voyez à rayures en haut de la photo sont pourvus d'une semelle en agneau véritable!
Sans parler que tous les modèles existent aussi en grande taille pour papa ; de quoi faire une belle photo de famille!!! 
 

jeudi 14 mars 2013

L'école à la maison

Il y a quelques semaines, Brin d'Osier a fêté ses trois ans.
Et depuis quelques semaines, on me répète les mêmes propos chaque fois que je dis son âge : "Alors? L'école? C'est pour septembre?"
Au début, quand on m'a dit ça, je me suis fait un devoir de répondre par un développement argumenté, organisé et bétonné, en 3 points s'il vous plait, résurgences de mes années d'études littéraires en Khâgnes...
1) Ce qu'en pense la doxa, c'est-à-dire l'ensemble des préjugés, présuppositions et opinions partagés par tous ;
2) en quoi consiste ma position par rapport à la doxa ;
3) une des réponses possibles au problème résiderait dans le fait de se poser autrement la question.


Ce qui donnerait, de vive voix, dans la rue à une copine, dans une boutique à un commerçant ou à une cousine au téléphone (oui, parce que tout le monde n'a que ça à la bouche...) :
1) on doit mettre ses enfants à l'école dès le plus jeune âge!
2) je ne suis pas favorable à cette scolarisation forcée ; le plus tard sera le mieux!
3) en d'autres termes : avant d'être un élève, mon fils est un enfant et je suis la personne toute indiquée pour assurer et son éducation, et son instruction.

A la fin de ma démonstration, le visage de mon interlocuteur ou -trice est souvent traversé par une ombre de perplexité, d'incompréhension et de scepticisme. Ce qui a le don, bien entendu, de me contrarier, surtout quand on a le malheur d'ajouter en guise de conclusion : " de toute façon, tu verras ; pour le moment, Croquembouille est encore petit, mais quand tu en auras deux à supporter toute la journée, tu seras bien contente d'en mettre un à l'école pour être tranquille!"
Messieurs, mesdames, applaudissez! Il n'en fallait pas plus pour me convaincre! Autrement dit :
- je serais donc restée à la maison tous ces longs mois et aurais renoncé à ma profession pour voir mon enfant de trois ans partir chaque matin à l'école, libérant ainsi du temps à sa mère pour qu'elle s'épanouisse d'âme et de corps ;
- j'aurais donc attendu un deuxième enfant et fait cadeau d'un petit-frère à Brin d'Osier pour les séparer au bout de 36 mois pour convenance personnelle ;
- je serais donc inapte, en tant que mère de mes enfants, à leur apporter ce dont ils ont besoin pour grandir et devenir des êtres humains heureux doués de bon sens, d'objectivité, d'empathie et d'autonomie ;
- enfin, face aux difficultés inhérentes à tout projet éducatif (donner un cadre, enseigner une discipline et des règles, etc...), j'aurais recours à une institution extérieure puisque ces tâches reviendraient, semble-t-il, non pas à la maman que je suis et dont c'est le métier d’apprendre les bases de la vie mais à des personnes spécialisées qui ont fait des études pour cela.
 
Attention, n'allez pas vous méprendre, vous qui me lisez ; je ne suis pas en train de condamner les mamans qui ont fait d'autres choix que le mien et qui assument avec courage, persévérance et amour toutes les diverses fonctions qu'elles savent occuper! 

Mais qu'on nous laisse juste, nous autres qui croyons dans ce que nous faisons et qui le faisons avec sérieux, science et réflexion, mener notre projet en nous épargnant préjugés stériles, réflexions maladroites ou préceptes péremptoires. Qu'on nous laisse aussi répondre à ces mensonges qu'on nous jette au visage comme une poignée de lieux communs qu'on ne saurait réfuter :
  • Mensonge n°1 : L'école est obligatoire
  • Mensonge n°2 : Sans école, l'enfant n'est pas "socialisé" ou "sociabilisé"
  • Mensonge n°3 : L'instruction en famille empêche l'autonomie de l'enfant
  • Mensonge n°4 : Les enfants qui ne vont pas à l'école ne peuvent pas apprendre
  • Mensonge n°5 : Enfant non scolarisé = Enfant libre = Enfant tyran
  • Mensonge n°6 : Les enfants aiment l'école
  • Mensonge n°7 : Les enfants non scolarisés sont exclus de l'idéal : "L'école une chance pour tous".
  • Mensonge n°8 : Sans école, sans diplôme, point de salut
  • Mensonge n°9 : Tout le monde ne peut pas le faire
  • Mensonge n°10 : Familles non scolarisées = sectes
  •  
    Ça y est ; ça va mieux, Maman Griotte a dit ce qu'elle avait sur le cœur depuis longtemps ! Alors ne me demandez plus si Brin d'Osier va aller à l'école : non, il n'ira pas pour le moment et non, ce n'est pas pour ça que mon petit garçon sera un enfant sauvage inculte et peureux, fermé et dépendant!
     
    Allez, en attendant d'autres posts où nous vous raconterons comment nous nous y prenons pour faire l'école à la maison, je vous laisse méditer sur cette jolie phrase de Rue Kream, en évoquant les oiseaux enfermés dans une cage posée à l’extérieur de la maison : "Aucun oiseau libre n’a essayé d’entrer dans la cage avec eux."